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Israël dit avoir ouvert un nouveau corridor d'évacuation de la ville de Gaza
information fournie par Reuters 17/09/2025 à 17:37

(Bilan actualisé §8)

par Nidal al-Mughrabi, Alexander Cornwell et Steven Scheer

L'armée israélienne a déclaré mercredi qu'elle ouvrait pour 48 heures une route supplémentaire pour permettre aux habitants de la ville de Gaza d'en partir vers le sud de l'enclave, alors que ses chars avancent vers le centre-ville où elle affirme que des milliers de combattants du Hamas sont retranchés.

Des centaines de milliers de personnes sont encore réfugiées dans la ville et beaucoup hésitent à suivre les ordres d'Israël en raison des dangers sur le chemin et des conditions de vie tout aussi désastreuses qui les attendent plus au sud, avec notamment une grave pénurie de nourriture, mais aussi par crainte d'un déplacement permanent.

"Même si nous voulons quitter la ville de Gaza, y a-t-il une garantie que nous pourrons revenir ? La guerre cessera-t-elle un jour ? C'est pourquoi je préfère mourir ici, à Sabra, dans mon quartier", a déclaré Ahmed, un instituteur, joint par téléphone.

Une grande partie de la ville de Gaza a été détruite par les bombardements aériens au début de la guerre en 2023, mais environ un million de Palestiniens y sont retournés pour s'installer dans les ruines.

Les forcer à partir signifierait confiner la majeure partie de la population de Gaza dans des campements surpeuplés dans le sud, où la famine s'est installée, selon l'Onu et l'ensemble des organisations humanitaires travaillant sur place.

Au lendemain de l'annonce par Israël du lancement d'une offensive terrestre visant à prendre le contrôle de Gaza, les chars ont peu progressé vers le centre et les quartiers situés à l'ouest de la ville.

L'OFFENSIVE POURRAIT DURER DES MOIS

Au moins une cinquantaine de personnes ont été tuées mercredi par les bombardements et les tirs israéliens, dont 39 dans la ville de Gaza, ont déclaré les autorités sanitaires locales. Le bilan côté palestinien dépasse désormais 65.000 morts depuis le début de la guerre.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un drone israélien a par ailleurs lâché des grenades sur un hôpital pédiatrique spécialisé, attaque qui n'a pas fait de victimes mais qui a contraint les patients et leurs familles à évacuer l'établissement.

"Cet hôpital est le seul établissement spécialisé pour les enfants atteints de cancer, d'insuffisance rénale et d'autres maladies graves, mais même ces enfants gravement malades ne sont pas épargnés par les bombardements incessants", a déclaré Fikr Shalltoot, directeur à Gaza de l'organisation caritative britannique Medical Aid for Palestinians.

L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.

Selon un responsable israélien, les opérations militaires visent surtout pour le moment à inciter les civils à se diriger vers le sud et les combats s'intensifieront au cours du mois ou des deux mois à venir.

Ce responsable a ajouté qu'Israël s'attendait à ce qu'environ 100.000 civils restent dans la ville, et qu'il faudrait sans doute des mois pour en prendre le contrôle total si l'opération militaire n'est pas suspendue par un accord de cessez-le-feu.

Les perspectives d'un cessez-le-feu semblent lointaines depuis qu'Israël a attaqué des dirigeants politiques du Hamas à Doha la semaine dernière, exaspérant le Qatar, co-médiateur dans les pourparlers.

Faisant fi des critiques internationales concernant cette attaque, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est dit prêt à recommencer.

En visite à Doha mardi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré qu'il y avait "une très courte fenêtre de temps" pour parvenir à un cessez-le-feu aux conditions d'Israël.

Une commission d'enquête des Nations unies a conclu mardi qu'Israël se rendait coupable d'un génocide à Gaza. Israël a qualifié cette évaluation de "scandaleuse" et de "fausse".

(Rédigé par Estelle Shirbon ; version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)

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